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31 mars 2017 blog0

http://lematin.ma/journal/2017/au-secours-mes-collaborateurs-sont-indecis-/269726.html

Quels sont les facteurs qui empêchent les collaborateurs de décider quand les enjeux sont importants?

Quelle que soit la nature du poste, chaque personne est amenée un jour ou l’autre à prendre des décisions. Bien sûr, cet exercice est fréquent et quotidien pour les managers et les responsables, et un peu moins présent dans l’exercice des missions subordonnées. Une deuxième différence majeure entre ces deux catégories de décisions c’est justement l’enjeu : plus il est important, plus nous prenons de temps avant de valider. Le plus souvent, c’est le temps vraiment nécessaire : nous collectons les informations et les données, nous les analysons et étudions les différentes simulations, nous en discutons avec les collègues ou les experts, pour enfin donner notre avis et apposer notre signature. Le problème de l’indécision apparaît lorsque ce temps est disproportionné par rapport à la nature de la décision, lorsque ces retards deviennent répétitifs, ou encore quand nous assistons au phénomène de l’évitement systématique. Celui-ci à son tour, est le plus souvent lié à la peur des conséquences au cas où la décision serait erronée.

Comment pousser un collaborateur indécis à prendre rapidement une décision?

Tout d’abord, je pense qu’il faut bien comprendre ce qui retarde cette personne dans sa prise de décision parce qu’en fonction des origines du problème, notre mode d’action va varier. Si son retard est rationnellement justifié par exemple par le manque d’information, nous pouvons l’aider à faire des recherches plus efficaces en lui indiquant quelques pistes à explorer ou en lui fournissant quelques explications supplémentaires.

Si l’indécision a le caractère personnel, il faudra en discuter en toute franchise afin d’aider la personne à se dépasser : rappeler qu’elle n’est pas toute seule et qu’elle bénéficie du soutien et de la confiance de la part des collègues et de la hiérarchie.

L’attentisme et l’inertie peuvent aussi faire partie de la culture tacite de l’entreprise, surtout si le turnover des responsables est régulier. Dans ce cas, nous ne parlerons pas de l’indécision à caractère personnel, mais plutôt d’une certaine défaillance organisationnelle. Cette dernière étant beaucoup plus grave parce qu’elle a un effet inhibiteur même sur les personnes tout à fait aptes et prêtes à prendre des décisions dans le rythme normal.

Est-il recommandé de faire appel à un coach professionnel dans ce genre de situation? En quoi consistera son travail dans ce cas?

Si le manager n’a pas le temps ou la patience pour encadrer un collaborateur en difficulté, le recours à un coach peut effectivement débloquer la situation. Dans ce cas, il faudra être très attentif au profil et à l’expertise de l’intervenant et bien préciser sa mission pour qu’en fin du processus le coaché soit vraiment autonome dans son action.

Le travail de coaching commencerait par la définition précise des freins objectifs et subjectifs à la prise de décision. Ensuite, ça serait l’accompagnement du coaché dans l’élaboration de sa matrice de prise de décision personnelle, une sorte de mode d’emploi flexible qui lui faciliterait le travail dans tout type de situations dans l’avenir. Parallèlement, il s’agirait de renforcer sa confiance en soi, apprendre à assumer ses responsabilités et les conséquences de ses décisions et de ses actes. C’est une forme de courage social, de maturité qu’il faut normalement acquérir et développer dès son jeune âge et qui aide durant toute une vie. Malheureusement, certains parents pensent bien faire en déresponsabilisant leurs enfants qu’ils croient « gâter », et il s’avère bien plus tard que c’est tout le contraire : ils les handicapent sur le plan décisionnel.

Vos conseils.

Face à une décision importante, n’hésitez jamais à poser des questions pour augmenter vos chances de prendre une décision plus juste.

Dans beaucoup de situations nous sommes objectivement devant l’indisponibilité des bases rationnelles complètes ou encore devant le facteur « temps » extrêmement limité. Il faut alors savoir décider presque sans le support. Dos au mur, nous aurons comme seuls atouts notre expérience du passé, notre rapidité de réflexion et notre intuition. Autant être conscient de nos limites et assumer la réalité parfois vraiment imprévisible dans les calculs.

Malgorzata Saadani


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9 mars 2017 blog0

http://lematin.ma/journal/2017/comment-venir-a-bout-de-la-jalousie/268391.html

Interview avec Malgorzata Saadani coach ICC réalisée pour Le Matin:

La jalousie

Des études ont prouvé que la jalousie entre les collègues au travail peut être source de mal être et de différents conflits. Qu’en pensez-vous?

La jalousie fait partie de l’aspect sombre de la personnalité humaine et des émotions à conséquences désastreuses. Elle se réfère soit à la comparaison avec l’autre dans un esprit de compétition permanente, soit à une simple envie de dévaloriser l’autre sans que cela ait un lien direct avec les enjeux personnels.

Dans le premier cas, la jalousie surgit lorsque la personne identifie un « concurrent » potentiel dont les objectifs entrent dans la ligne de mire de ses propres plans : un collègue doué et zélé peut se faire attribuer les missions plus prestigieuses, obtenir une meilleure prime ou être promu à un poste qu’on vise nous-mêmes. Mais cette compétition peut aussi avoir un caractère très symbolique, comme p.ex. être plus apprécié par les collègues pour ses talents de bon vivant ou encore avoir la confiance ou le respect du chef.

La deuxième situation précitée, à savoir la jalousie sans enjeu, est un cas beaucoup plus grave. Il s’agit notamment des situations où un simple constat de succès, souvent chez une personne qu’on connaît même pas, évoque un désir de lui nuire pour le plaisir douteux de tirer cette personne vers le bas. Malheureusement, se sont des situations assez fréquentes où la médisance exacerbée prouve un vrai malaise social, une frustration personnelle, voire le déséquilibre psychique des nombreux envieurs.

Dans les deux situations que je viens de décrire, la jalousie est à la source aussi bien des intrigues et des conflits (ouverts ou sous-jacents) que de la baisse de la confiance mutuelle et de la cohésion des équipes, et de la productivité en finalité.

Comment faire face à la jalousie d’un collègue au travail ?

A vrai dire, la personne jalouse a surtout problème avec soi-même, avec ses émotions découlant du manque de confiance en soi, avec le besoin de se sentir valorisée. La jalousie modérée peut être gérée grâce à la bonne communication et à l’intégration de la personne dans son équipe : il faut la rassurer, valoriser et faire comprendre qu’il y de la place pour tout le monde au sein de l’entreprise. On peut identifier une telle personne à travers ses propos et ses actes et tenter de la gérer au mieux.

Par contre, la jalousie exagérée ou pathologique est un problème qui nécessite les soins psychologiques adéquats. Il est donc difficile d’envisager un remède simple à l’aide des outils de management.

Et si on était soi-même jaloux, comment transformer ce sentiment en un puissant levier de carrière ?

Le premier pas c’est déjà de reconnaître chez soi ce trait de caractère dont personne n’est fier et qu’on a du mal à s’avouer à soi-même. En sachant que la jalousie est une émotion dite composée découlant de la colère (qui est une émotion dite primaire), il faut identifier son origine pour mieux agir. Prenons l’exemple d’une concurrence avec un collègue pour une promotion. Si nous sommes jaloux de ses résultats ou d’une belle présentation qu’il a faite, cela doit nous pousser aux efforts pour améliorer nos propres résultats et performances personnelles, à mieux mettre en valeur notre travail. Si nous ressentons de la jalousie suite à une décision injuste de la part de la hiérarchie, cela doit nous pousser à mieux communiquer pour faire connaître notre opinion, et dans le cas extrême de défaillance structurelle du management (népotisme, inexpérience humaine, mauvaise organisation) cela peut même nous pousser à rechercher un nouvel employeur où la structure et la gestion des carrières serait plus saine

Vos conseils.

Comme vous venez de voir, la jalousie pousse à l’action. Autant que cette action soit positive : au lieu de s’asseoir dans un café et faire de la médisance, il est préférable de se concentrer sur soi-même et sur l’amélioration de ses propres compétences et résultats.

Aussi, même en n’étant pas particulièrement jaloux, nous devons être très vigilants pour ne pas nous laisser « contaminer » par les personnes de notre entourage. Si nous prêtons trop l’oreille à des discours envenimés, top ou tard certains mots vont se graver dans notre esprit en l’éloignant de l’action constructive et en l’entraînant sur une pente dangereuse de la médisance et de la frustration.

Malgorzata Saadani


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