Efficacité professionnelle
Soignez votre communication paraverbale !
Dans une communication professionnelle, le paraverbal constitue l’un des canaux les plus importants pour gagner la confiance de son interlocuteur et susciter son intérêt. Le ton de la voix, sa fréquence, son volume… sont autant de paramètres vocaux longtemps négligés en communication, mais qui prennent aujourd’hui une dimension importante en entreprise. En communication, le paraverbal constitue la perception que donne de nous notre manière de parler.
Le point avec Malgorzata Saadani, coach consultant certifiée ICC et DG d’ANC Communications.
Éco conseil : On entend souvent parler de la communication paraverbale en tant que facteur de l’efficacité professionnelle. Pourriez-vous nous éclairer sur cette discipline ?
Malgorzata Saadani : Il s’agit d’un des canaux de la communication, notamment celui qui s’intéresse à la voix et à l’expression vocale. Le paraverbal c’est la perception que donne de nous notre manière de parler et dont les paramètres principaux sont : le ton de la voix, sa fréquence, son volume, sa densité, sa musique qui met en relief le contenu des paroles, la diction et le débit des paroles, et enfin la couleur (timbre personnel) de la voix et sa chaleur, sans oublier le sourire, qui s’entend lui aussi. En grande majorité, nous sommes sensibles en premier lieu aux stimuli visuels, les auditifs restant au second plan, surtout lors d’une communication en face à face où le non verbal occupe le devant de la scène. Pourtant, dans certaines situations, le canal paraverbal reste notre seul atout, par exemple pendant un entretien téléphonique.
La voix constitue donc l’un des canaux les plus importants pour communiquer. Comment peut-on bien l’utiliser dans une communication professionnelle ?
Tout d’abord, en y prêtant l’attention qu’elle mérite et en fournissant l’effort nécessaire pour améliorer notre potentiel vocal. Car parler est un exercice physique pour notre corps qui peut être comparé à un instrument à vent, comme nous le connaissons dans le domaine musical. Dans ce cas, notre diaphragme sert à «pomper» l’air, les poumons sont une cavité résonatrice et les cordes vocales et les mouvements de la bouche et de la langue façonnent les sons que nous produisons. Dans une communication professionnelle, nous cherchons le plus souvent à gagner la sympathie de notre interlocuteur et en même temps à lui inspirer confiance et à l’intéresser. Les paramètres de notre voix et la manière de parler doivent être adaptés à cet objectif et au profil de notre partenaire. Les voix mélodieuses à fréquence basse sont les plus agréables à entendre et recherchées pour leur «capital sympathie». Au contraire, les voix haut perchées ou grinçantes sont pénibles à suivre et fatiguent l’auditeur.
Comment réussir sa prise de parole ?
En ce qui concerne le paraverbal, j’ai déjà insisté sur la nécessité d’une prise de conscience et des exercices réguliers pour parfaire sa technique. J’y ajouterais un autre facteur de taille : l’authenticité. Parce qu’être efficace, c’est être crédible et quelqu’un de faux ne l’est pas. Une personne surentraînée sur le plan vocal risque de devenir ridicule à force de vouloir être «plus que parfaite». Le plus important, c’est de renforcer son potentiel vocal inné, tout en restant dans sa gamme naturelle. Pour une prise de parole réussie, il est crucial de tenir compte de tous les canaux de la communication : le verbal, le para verbal et le non verbal. Et surtout, de nous assurer d’une bonne maîtrise du contenu. Les meilleurs orateurs du monde sont certes très talentueux, mais pour exceller ils ont tous fourni de grands efforts pour la préparation. Le succès en prise de parole ne vient pas tout seul, il faut l’aider à se révéler, à force de persévérance.