Covid: contrastes et réalités

Depuis le début de la crise covid, j’observe le fossé qui se creuse entre les différentes catégories des gens, en fonction de leur lieu de résidence et nationalité (évidemment), situation sociale et professionnelle, et aussi en fonction de leurs opinions et croyances personnelles. Tout se polarise, encore plus vite, plus nettement et plus profondément que par le passé.
Il y a ceux qui vivent en isolement et la phobie qui vire vers les états hypocondriaques, et pour qui les statistiques des cas quotidiens et l’évolution des courbes épidémiques sont la première et la dernière image du jour.
A l’opposé il y a les négationnistes qui n’admettent même pas les faits scientifiquement établis et qui sont partisans soit de la théorie complotiste-manipulatrice, soit du simple déni. Ceux-là prennent les bains de foule en toute circonstance et ignorent les recommandations sanitaires même les plus raisonnables.
Mais il y a un point commun entre tous : la crise économique globale provoquée par le covid et les confinements nationaux décrétés, levés, et souvent rétablis – va impacter très concrètement la vie de chacun, indépendamment de ses croyances, et souvent – hélas – même des faits scientifiques. Les décideurs, et nous tous, sommes constamment à la recherche d’équilibre entre l’émotionnel et le rationnel.
Ce qui est particulièrement douloureux à voir, c’est le basculement de certains gens jusqu’à maintenant autonomes, vers la pauvreté extrême et le désarroi.
Bien sûr, il y a toujours eu les populations en situation précaire, dans tous les pays, même les plus riches, le plus développés et affichant fièrement leurs performances en haut de tous les tableaux de statistiques mondiales. Mais c’étaient, en quelques sorte, les incidents de parcours qui constituaient un pourcentage modeste de la société dans son ensemble.
Aujourd’hui le contraste social est encore plus criant : d’un côté ceux qui ne se sentent pas du tout concernés par la crise sanitaire et économique : qui sont en bonne santé et qui ont toujours leurs sources de revenus stables. Ceux-là sont souvent dans le déni total du changement que le monde a subi et qu’il continue de subir, sans que nous puissions prévoir avec précision l’aboutissement et l’ampleur de ce changement. L’unique objectif de ces chanceux est d’oublier au plus vite les désagréments du confinement et reprendre la vie à l’identique d’avant la pandémie. Est-ce rationnel ? A mon avis, certainement pas, mais je comprends parfaitement ce désir d’éloigner et d’ignorer toute source de frustration ou d’anxiété. Mais est-ce que casser le thermomètre a déjà soigné la fièvre chez quelqu’un ?…
Pourtant, d’une manière évidente nous ne sommes – globalement – qu’en début de la vraie crise : les aides exceptionnelles des états aux particuliers et aux entreprises fonctionnent encore et les économies personnelles permettent aux salariés d’assumer le quotidien et même les vacances. Mais qu’en sera-t-il d’ici 3 à 6 mois ? Personne ne peut le prédire à 100 %, et tous ceux qui le prétendent frôlent la manipulation.
En attendant, c’est le sort des pauvres extrêmes qui est vraiment préoccupant : les gens qui ont totalement perdu la source de subsistance de leurs familles.
Dans cette situation de contraste, c’est votre humanité qui est à l’épreuve : si vous êtes dans une situation confortable, ouvrez les yeux à ce qui se passe autour de vous, écoutez bien ce que disent les gens. Beaucoup seront trop fiers pour demander de l’aide, beaucoup n’oseront pas. Pourtant, ils sont réellement dans le besoin. Votre réaction sera à la hauteur de vos valeurs, pas seulement dans les déclarations, mais par l’action concrète.
Malgorzata Saadani coach ICC
Conférencière et médiatrice
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