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30 septembre 2019 Non classé0

L’interview exclusive avec coach Malgorzata Saadani pour Le Matin:

https://lematin.ma/journal/2019/influenceurs-annoncent-fin-publicite-traditionnelle/323580.html

On parle de plus en plus du métier d’influenceur. De quoi s’agit-il au juste ?

A mon avis, il serait peut-être plus adéquat de parler d’un statut plutôt que d’un métier. Comme son nom l’indique, il s’agit d’une personne physique qui a la capacité d’influencer les opinions et les comportements des autres, notamment des fans qui suivent ses activités, ses conseils et ses prises de positions. Je appellerais ce phénomène le marketing de « proximité » aussi bien en faveur de la propagation des idées (bienfaisance, lancement d’alertes, trend-setting) qu’en recommandation des produits et services à caractère typiquement commercial.

Concrètement, comment devenir influenceur et quelles compétences faut-il avoir pour réussir dans cette profession ?

La première compétence ou un trait de personnalité si l’on préfère, est la facilité de communiquer avec le public, voire même exhiber sa vie sous différents aspects en offrant un exemple à suivre. Bien sûr, la connaissance des outils techniques, en particulier des réseaux sociaux, et des règles de la nétiquette et du networking sont aussi indispensables. Tout comme un certain leadership et le charisme personnel.

Quelles sont les erreurs qu’un influenceur doit éviter pour ne pas perdre en terme de crédibilité ?

Être crédible, c’est être authentique, avoir une ligne de conduite claire et plus ou moins stable, un domaine de prédilection où l’on peut construire son image qui attire et encourage les followers. L’erreur tactique serait p.ex. d’acheter des likes et les faire valoir en tant que les vrais followers. Et puis, il n’y rien de mieux pour un influenceur en herbe que l’expérience vécue avec l’attention et l’humilité pour pouvoir ensuite la partager et attirer les followers qui y trouveront l’inspiration précieuse.

Côté entreprise, on remarque que les managers font appel à des influenceurs pour promouvoir leurs marques. Que pensez-vous de cette stratégie ?

Le marketing est un domaine qui a tout naturellement intégré ces nouveaux moyens de promotion et de vente pour améliorer ses résultats et rester toujours en phase avec les nouvelles générations du public. Bien entendu, sans laisser tomber ni le public « ancien », ni les canaux traditionnels. C’est un très bel exemple de la force d’adaptation aux nouvelles réalités qui doit inspirer toute conduite de changement, quel que soit le secteur.

A votre avis, une telle démarche ne risque-t-elle pas d’annoncer la fin de la publicité traditionnelle?

Dans l’absolu, on parcourant l’histoire du marketing nous pouvons dire avec certitude que le commerce et ses techniques ont toujours existé et travaillé pour attirer et fidéliser le client. Depuis le troc préhistorique jusqu’à l’arrivée des neurosciences notre cerveau répond aux mêmes stimulus emballés avec plus ou moins de finesse. Par contre, au fil des siècles et surtout des dernières décennies, les moyens techniques de le faire ont tellement évolué qu’il serait aujourd’hui difficile de vendre sans la mise à jour continue des moyens technologiques et sans tenir compte des évolutions sociologiques. Pour cela, je pense que l’existence des influenceurs complète naturellement la panoplie des moyens de communication. Donc chaque entreprise qui se projette dans l’avenir doit décider pour soi-même d’équilibre entre les différents canaux de sa communication.

Quelles sont les limites de cette pratique ?

La première contrainte qui me vient à l’esprit est l’équipement technologique du public ciblé par ce type de communication : si le réseau de transmissions n’est pas assez performant ou si les clients potentiels ne sont pas équipés en matériel, on ne peut pas être efficace en tant qu’influenceur à distance. La deuxième contrainte relève du niveau d’instruction et de maîtrise technologique chez le public. Et enfin, en troisième position, il y a bien sûr l’originalité de l’influenceur lui-même (ou elle-même) qui doit avoir des arguments qui attirent des followers : l’expertise, l’image personnelle reconnue, la rareté ou autre chose qui fait sa « valeur ajoutée » et qui attire les gens.

Aujourd’hui les entreprises ne veulent plus sponsoriser les personnes se présentant en tant qu’influenceurs sur la simple base du nombre de followers de leurs profils sur les réseaux sociaux. Ce sont les idées conductrices et l’ajustement du contenu aux besoins de l’entreprise, doublés de l’échelle de l’activité de l’influenceur qui décideront de son « utilité » pour les besoins de la communication professionnelle ou institutionnelle.


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16 septembre 2019 Non classé0
Et chez vous, est-ce que le bon sens trouve sa place au quotidien? Je partage mes observations dans l’interview exclusive pour Le Matin: https://lematin.ma/journal/2019/sens-facteur-indispensable-reussite/322782.html

Qu’appelle-t-on la notion de bon sens en milieu professionnel ? Quelles en sont les composantes ?

Le bon sens, aussi bien dans la vie de tous les jours qu’en entreprise, est aujourd’hui une denrée de plus en plus rare, pourtant indispensable dans les situations de prise de décisions et pour solutionner les problèmes de tout genre. Je le définirais comme un état d’esprit rationnel et averti, et aussi une manière d’agir qui se recentre sur l’essentiel et sur la simplification.

Dans la réalité de plus en plus procédurale qui dilue la responsabilité personnelle en la rejetant sur « le système », « les directives » ou encore sur les règles tacites de la pratique, chacun de nous a déjà affronté une situation où une simple analyse logique et la déduction basée sur le bon sens pourraient faciliter l’interprétation de l’existant et débloquer les choses.

Au-delà des difficultés factuelles, le manque de bon sens peut également compliquer le relationnel, par le débordement des émotions et leur prédominance dans les situation de crise, au détriment des données évidentes.

Quels sont les apports de cette notion aux relations professionnels et au bon déroulement du travail ?

Le bon sens est une vraie qualité et une compétence personnelle. Il permet de trouver les solutions les plus efficaces et les plus évidentes là où les cabinets en consulting de renom et les études scientifiques laborieuses sont certes très consciencieux, mais souvent en décalage avec la vie réelle et le cœur profond du problème traité. Évidemment, il ne s’agit absolument pas d’abandonner les recherches sophistiquées ou de nier la valeur ajoutée des experts. Par contre, ils gagneraient davantage en efficacité en renouant avec les fondamentaux tels que le bon sens. D’ailleurs, la tendance à s’en servir pour mieux gérer est nettement visible dans l’avant-garde du domaine RH et dans le service public où on a bien compris que toute complication inutile est un facteur de la contre-performance générale.

Qu’est ce qui en empêcherait de favoriser cette notion en entreprise ?

Je pense que particulièrement dans ce cas, rien n’empêche la pratique du bon sens. Vraiment rien. C’est une compétence personnelle indépendante du niveau d’instruction scolaire ou de l’appartenance sociale. Sa seule variable peut être liée au caractère intrinsèque de chacun et à son expérience aussi bien professionnelle que celle de la vie. Dans ce cas, il faudra tenir compte du facteur temps/âge.

Pour réussir dans cette démarche, il faut d’abord gagner l’adhésion des collaborateurs. Comment?

Si nous considérons le bon sens plutôt comme une posture (et certainement pas encore une nouvelle procédure à implémenter!), il est relativement facile d’y encourager les collaborateurs : il suffit de leur montrer la voie dans la pratique, en commençant par soi-même. D’où le rôle déterminant du management pour la réussite de cette transition. La situation la plus naturelle pour débuter son application c’est p.ex. la conduite des réunions.

Si malgré ça, certains parmi les collaborateurs sont attachés aux habitudes des choses compliquées, le manager – comme pour toute conduite du changement – doit passer à la démarche explicative : directe, indiquant les objectifs clairs, le rôle de chacun et les avantages d’y adhérer. Le plus important, c’est d’introduire cette logique au sein de toute la structure pour que les méthodes de travail souhaitées soient cohérentes pour l’ensemble des collaborateurs.

Vos recommandations

La notion du bon sens se trouve à l’opposé de la culture des choses volontairement compliquées au point que plus personne ne les comprend vraiment. Hélas, les choses d’apparence compliquées paraissent souvent très attirantes et sont présentées dans les « emballages » sophistiquées. D’où la peur naturelle de paraître simpliste voire incompétent, la peur de se décrédibiliser en tant qu’expert si on se sert ouvertement de son bon sens. Pourtant, cette attitude a toute sa place dans l’entreprise et à mon avis, il faut le mettre plus à l’honneur pour pleinement bénéficier de ses bienfaits.

Malgorzata Saadani

Coach International ICC


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