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12 mars 2016 blog0

La peur est souvent perçue comme un facteur limitant en milieu professionnel. Qu’en pensez-vous ?

La peur, c’est tout d’abord une puissante émotion parmi celles qu’on appelle « les primaires » qui sont à la base de toutes les autres et qui ont permis à l’Homme d’évoluer en tant qu’espèce et de se protéger, en poussant son cerveau à l’analyse accélérée des risques et à la préservation des acquis. La peur est certes désagréable à ressentir, mais elle est porteuse d’informations importantes, notamment sur la perception subjective du danger et sur ce que la personne estime comme étant précieux dans sa vie. La peur provoque habituellement deux types de réactions : soit elle décuple les capacités à l’effort physique et intellectuel (l’irrigation intense des muscles longs, l’accélération du travail cardiaque, la réflexion rapide), soit elle paralyse (les muscles tétanisés, la gorge nouée, le sang « glacé »).

En milieu professionnel il existe plusieurs contextes où la peur (et ses dérivées comme l’anxiété, l’appréhension, la crainte, l’inquiétude, le souci, la panique, le doute etc.) sont présents : tout d’abord dans les situations de défi et de prise de décisions à portée considérable. Ce type de peur est assez fort et ponctuel, provoque une décharge d’adrénaline souvent bénéfique aux résultats et empêche des agissements irréfléchis.

Deuxièmement, il y a la peur relationnelle qui se manifeste soit par l’agressivité, soit par le retrait dans les contacts avec les gens. Celle-ci, doublée des complexes personnels ou d’un amalgame entre la peur et le respect, est clairement néfaste pour le relationnel durable et harmonieux.

Et enfin, la peur sournoise permanente du stress résultant des petits événements et des pensées négatives à répétition, qui est la plus dangereuse parce qu’elle s’installe dans le temps et provoque l’épuisement personnel et professionnel.

En résumant, la peur peut être un facteur limitant lorsqu’elle mène à l’absence de l’action où à des agissements destructifs, mais elle peut aussi être un levier d’énergie. Tout est une question de proportions, de durée et de prédispositions personnelles.

 La respiration abdominale est souvent recommandée pour bien gérer sa peur au travail. Pourriez-vous nous en dire plus ?

La respiration abdominale sollicite le travail accentué du diaphragme et est l’une des techniques permettant une meilleure oxygénation du cerveau et du corps tout entier ; elle améliore l’émission vocale (la longueur du souffle et la fréquence du son) et stabilise les battements cardiaques. Elle fait partie des techniques de base chez les orateurs, les chanteurs, les acteurs et les sportifs. Elle est aussi la bienvenue chez toute personne affrontant un défi physique ou mental important.

La respiration abdominale ne permet pas de gérer la peur en tant que telle parce que l’origine de la peur se trouve dans les pensées, mais elle atténue mécaniquement ses symptômes : l’emballement du cœur, le souffle court, la voix aiguë, les muscles du ventre crispés.

 Quelles autres techniques recommandez-vous pour transformer sa peur en un facteur de réussite ?

Pour agir efficacement contre la peur indésirable, il faut remonter à ses origines, et surtout changer la perception de la situation afin de rééquilibrer le rapport de forces entre le cerveau émotionnel et rationnel. La peur n’en sera pas éliminée, mais trouvera son rôle en tant que système d’évaluation des risques.

L’un des outils les plus efficaces est la technique du « scénario catastrophe » qui consiste à imaginer les pires choses qui puissent nous arriver dans une situation donnée, pour ensuite anticiper ce que nous pourrions faire si cela se produisait vraiment. Grâce à ça, nous mettons en place les stratégies pour nous en sortir, mais aussi posons des actions en amont de sorte à ce que cela ne se produise pas.

Bien sûr, il existe de nombreuses autres techniques, aussi bien physiques que mentales, qui aident à dépasser la peur et booster la confiance en soi, comme la ridiculisation du danger, les ancrages positifs, le sport et les pratiques spirituelles.

 Vos conseils.

La peur est difficile à admettre, encore moins à dire. Pour la maîtriser, contenir à un niveau qui n’est pas nocif et l’utiliser à bon escient comme un indicateur du risque, il est primordial d’en être tout d’abord conscient et poser un regard objectif sur la situation problématique. En parler avec un spécialiste peut aider à accélérer ce processus de réflexion et à trouver des solutions grâce au feedback neutre et pertinent. Un peu d’optimisme au quotidien serait aussi le bienvenu.

Malgorzata Saadani


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4 mars 2016 blog0

Un collaborateur hyperactif dans votre équipe

Peut-on parler d’hyperactivité au travail ?

Certainement. A l’origine, du point de vue clinique l’hyperactivité reste une question d’ordre médical, détectée dès l’enfance et traitée par les psychiatres et psychologues terapeutes. Ce type d’hyperactivité est extrêmement nocif à la personne, en l’empêchant de fonctionner normalement en société et au travail, et menant souvent aux échecs récurrents, malgré le potentiel intellectuel existant. Dans le cadre du coaching, il serait irresponsable, non éthique et surtout inefficace de prétendre solutionner ce genre de situations qui – je le souligne – sont d’ordre médical et à ce titre doivent être prises en charge par un spécialiste. Par contre, « l’hyperactivité » dans le langage courant qui décrit le comportement excessif et désordonné, peut faire l’objet d’intérêt du coaching afin d’aider la personne à en prendre conscience et à mieux exploiter ses ressources pour gagner en bien-être et en efficacité au travail.

Comment l’hyperactivité se manifeste-t-elle au travail ?

L’hyperactivité au travail se manifeste par l’excitation excessive, l’agitation permanente, la déconcentration, la désorganisation, les retards répétitifs dans les rendus, le manque de finitions etc. Une personne hyperactive trouve du plaisir dans les stimuli sans cesse renouvelés, elle se porte spontanément volontaire pour tout type d’activités, sans se soucier des engagements déjà pris et pour lesquels elle n’aura plus le temps. D’ailleurs, les difficultés dans la gestion du temps ainsi que les problèmes relationnels résultant entre autres du manque d’écoute, sont souvent les premiers signes apparents d’hyperactivité. Pendant une discussion, la personne hyperactive change de sujet au gré de ses inspirations (souvent hors-sujet) et essaie de faire plusieurs choses en même temps. Elle est parfois difficile à suivre dans son raisonnement, pas précise dans l’argumentation et distraite en matière d’objectifs.

Quand l’hyperactivité touche un collaborateur, c’est au manager de trouver comment l’encadrer pour l’intégrer au mieux dans l’équipe et faire valoir ses compétences. Le vrai problème, c’est lorsque l’hyperactivité concerne le dirigeant dont le style de travail impacte toute la structure : la gestion devient chaotique (les résultats aussi!) et les employés s’adaptent tant bien que mal à ce chef parfois lunatique. A long terme, toute l’entreprise en pâtit et les rotations du personnel sont fréquentes.

Comment bien gérer ce profil et l’accompagner dans son développement de carrière, notamment à travers le coaching ?

Le travail sur l’hyperactivité est toujours complexe et de longue haleine parce qu’il s’agit des traits de caractère innés et des modes de comportement installés dans la durée. Une personne hyperactive aura au départ besoin d’une bonne orientation métier et des conditions de travail adaptées : on va lui confier des missions ou des projets de courte durée dont les résultats concrets seront visibles rapidement. L’organisation du travail : les pauses régulières et bien encadrées, la catégorisation des tâches, leur répartition dans la journée et l’agenda souple aux créneaux bien définis – sont également les outils à explorer et adapter à la situation particulière de la personne en question.

Le coaching peut donc aider la personne hyperactive à s’organiser, s’autodiscipliner, introduire progressivement la régularité et prendre conscience de ses points faibles, mais aussi des atouts pour mieux les exploiter, tout en respectant sa nature et ses rythmes naturels.

Vos conseils.

L’hyperactivité est souvent doublée d’inattention, et en conséquence mène soit aux oublis, soit au traitement superficiel des dossiers, soit au non-enregistrement de certaines informations qui peuvent être importantes. Le système des PV détaillés des réunions ou d’aide-mémoires personnels peut donc s’avérer très utile.

En outre de ses compétences techniques, au sein d’une équipe l’hyperactif peut aussi être un excellent déclencheur d’innovation. C’est au manager de bien cerner ce profil pour en obtenir les résultats espérés, tout en restant vigilant aux risques et conscient du fait qu’on ne peut pas contraindre une personne adulte à changer contre son gré.

Malgorzata Saadani


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