
Quel rapport y a-t-il entre la maîtrise de soi et la confiance en soi ?
La question de la maîtrise de soi (ou plutôt de son manque) surgit lorsque face à une situation de difficulté, la personne perd pendant quelque temps, partiellement ou totalement, le contrôle de ses réactions, ses propos ou son jugement raisonné. Le plus souvent, cela arrive pendant un échange contradictoire à caractère personnel ou bien dans une situation de crise, face à un incident. Dans la moindre mesure, la maîtrise de soi est aussi mise à l’épreuve à l’occasion des situations quotidiennes comme p.ex. un entretien de recadrage, une négociation ou une prestation publique. Comme vous pouvez le constater, tous les exemples cités ont un lien fort et direct avec l’état émotionnel et c’est précisément la conscience et la bonne gestion de ce volet qui détermineront sle succès final en matière de maîtrise de soi. A mon avis, il n’y a pas de lien caractérisé « de cause à effet » entre la maîtrise de soi et la confiance en soi : la première se réfère à l’expression extérieure de l’état émotionnel de la personne et la seconde – à son état interne et son rapport à soi-même et à l’entourage. De ce fait, les deux notions sont certes complémentaires, sans pour autant s’exclure, ni se remplacer. Bien évidemment, il est beaucoup plus intéressant d’avoir une bonne confiance en soi et une bonne maîtrise de soi plutôt que de manquer de l’une comme de l’autre, ou encore d’être en toute exagération ou déséquilibre entre les deux.
Quels moyens faut-il se donner pour développer la maîtrise de soi dans des situations difficiles ?
La maîtrise de soi est importante au travail parce qu’en dehors de notre efficacité finale due au bon jugement et aux bonnes décisions, elle renvoie de nous une image publique qui inspire la confiance, le professionnalisme et le leadership. Le premier pas pour progresser dans ce sens, sera l’amélioration de la connaissance de soi-même (et surtout de ses points sensibles) et l’identification, puis l’analyse approfondie des situations « à risque ». Pour cela, il a une partie réservée à l’analyse du vécu et tous les enseignements qui peuvent en être tirés, et en même temps une partie dédiée à la projection dans le futur pour en envisager les difficultés ou les zones de doute éventuelles, afin d’en trouver les remèdes en amont. En un mot : prévenir avant de guérir.
Comment se contrôler face aux critiques destructives en entreprise?
Lorsque nous évoquons la critique destructive, nous pensons surtout à son résultat négatif : au lieu de pousser la personne à changer son comportement dans le bon sens, nous obtenons la réaction de résistance et de replis. Le plus souvent, la critique est destructive quand elle s’adresse à la mauvaise personne, quand elle est dirigée contre quelqu’un et non pas contre les résultats décevants, quand elle est grossière ou quand elle a comme principal objectif de passer les nerfs sur le premier collaborateur qui se trouve sous la main. Dans tous les cas, le mieux serait de rationaliser la situation en s’appuyant sur les faits objectifs et mettre entre parenthèses les émotions ressenties. Par la suite, nous pouvons revenir discuter à tête froide et munis d’une argumentation bien réfléchie et documentée. Cela paraît simple, à la limite d’un slogan-cliché, et pourtant c’est extrêmement difficile à appliquer dans la pratique. D’où l’intérêt d’un travail sur soi, bien accompagné.
Vos conseils ?
Pour éviter les réactions spontanées rapides et non maîtrisées, il est nécessaire de rééquilibrer le rapport de force entre le cerveau rationnel (cortex préfrontal) et émotionnel (système lymbique), ce qui peut être fait en partie en mode « express » à l’aide de quelques techniques comme une simple temporisation de la réponse, l’exercice d’une bonne respiration profonde, l’utilisation des mathématiques en calculs mentaux ou encore l’alimentation du corps en petites quantités d’eau plate à température ambiante ou en coupe-faim riche en protéines. Adopter la bonne position du corps ou sortir pendant quelques minutes d’une salle de réunion à ambiance lourde permettent également de retrouver ses esprits plus facilement et prendre du recul par rapport à la problématique et les personnes présentes.
Malgorzata Saadani